Autorité et centralité de la Parole de Dieu dans les MMD

Au cours de ces dernières décennies, nombre d’églises institutionnelles ont eu tendance à se focaliser sur leur croissance.

Adoptant le plus souvent un modèle ecclésial de type “attractionnel”, elles ont considéré que pour grandir, il leur fallait développer tout un tas de programmes axés sur l’enseignement, l’évangélisation, ou encore, les œuvres sociales, avec pour finalité, de faire venir les gens au culte le dimanche.

Or, en relisant le livre des Actes des Apôtres, on ne trouve aucune préoccupation similaire chez les premiers chrétiens. Ces derniers avaient en effet, une façon complètement différente d’appréhender le Grand mandat de Jésus (Mathieu 28 : 24).

Une Église qui ne cherchait pas à grandir par ses propres forces...

Les écrits de Luc nous permettent d’ailleurs, de voir de quelle façon l’Église a grandi et de comprendre quels ont été les ingrédients qui ont favorisé le démarrage de mouvements de multiplication de disciples (MMD) à travers tout l’Empire romain. La première surprise qu’on trouve en relisant ce livre, c’est que l’Église du début n’a jamais cherché à grandir par ses propres forces. Plus encore, elle n’a jamais fait de « SA propre croissance » un programme, ni même une prétention, et encore moins une politique ecclésiale.

Pourtant, les allusions à la « croissance » sont omniprésentes dans l’ensemble du livre des Actes. Tout au long de ses récits, Luc nous décrit avec minutie l’extension continuelle et exponentielle de l’Église de Christ. Une croissance virale qui touche à la fois les Juifs et les non-juifs.

Or, cette croissance n’est jamais présentée comme étant le fait direct de l’Église, ou bien comme la conséquence de décisions conciliaires ou synodales. Elle n’est pas non plus présentée comme la conséquence de stratégies humaines, influencées par une mode, ou bien fixée autoritairement par quelques apôtres d’exception…

La Parole abondamment semée : la condition de la multiplication 

Aussi, pour comprendre quelle a été la clé d’un tel succès, il nous faut chercher dans le texte à quels endroits il nous est parlé de la « croissance de l’Église ».

Il ressort tout d’abord, que Luc utilise le verbe grandir (auxano) en grec, seulement à trois reprises.

La Parole de Dieu grandissait, le nombre de disciples se multipliait beaucoup à Jérusalem, une grande foule de sacrificateur obéissait à la foi.” (Actes 6 : 7)

“Cependant (malgré les épreuves), la Parole de Dieu grandissait et se répandait.” (Actes 12 : 24)

“C’est ainsi, par la force du Seigneur, la Parole se répandait efficacement.” (Actes 19 : 20)

Il est assez surprenant de remarquer que le verbe grandir/croître/se répandre, ne s’applique jamais à l’Église directement. Le terme « grandir » est employé exclusivement pour désigner la Parole de Dieu dont l’influence s’accroît continuellement à travers le ministère du Saint-Esprit.

De plus, on constate que les trois mentions du verbe « grandir » interviennent à des moments charnières du récit des Actes. Elles balisent les trois étapes de la progression de l’Évangile, à Jérusalem d’abord, en Judée et en Samarie ensuite, puis enfin, dans le reste de l’Empire romain.

Lorsque Luc affirme que « la Parole grandissait », cela signifie à la fois qu’elle se propageait géographiquement ou horizontalement (elle touchait de plus en plus de monde), mais cela voulait dire aussi, qu’elle croissait en profondeur dans le cœur des nouveaux disciples qui s’attachaient à la mettre en pratique.

Cette Parole reçue avait opéré en eux, non pas uniquement une conversion, mais une vraie transformation (metanoia) de leur vie (Romains 12). Et cela rendait le témoignage de l’Église redoutablement efficace !

Les deux principes qui permettent à un mouvement de durer…

  • Reconnaître l’autorité finale de la Parole

Beaucoup de chrétiens lisent encore le livre des Actes en espérant y trouver des recettes humaines toutes faites, permettant d’expliquer la croissance exponentielle de l’Église.

Or, Luc nous montre l’exact inverse, à savoir que la multiplication a pu s’opérer dans la durée justement parce que les premiers leaders chrétiens n’ont jamais cherché à contrôler le mouvement de Dieu, ni à le restreindre. Ils savaient que Jésus avait condamné le comportement des dirigeants juifs qui avaient utilisé la Parole de Dieu pour en faire un instrument de domination du peuple (Matthieu 9 : 14-17). Ces derniers avaient même ajouté à cette Parole, des rites religieux et des traditions humaines, qui avaient fini par étouffer cette Parole et la rendre infructueuse (Marc 4).

Aussi, le succès rencontré par l’Église primitive provient du fait qu’elle ait résolument choisi d’attribuer à la Parole de Dieu son statut d’autorité finale, en la considérant comme étant LA véritable constitution du Royaume de Dieu, avec ses lois et ses principes.

Remise à l’ordre du jour par les Réformateur du16ème siècle, ce principe de « l’Écriture Seule » apparaît partagé par de très nombreux croyants d’aujourd’hui. Pourtant, dans la pratique, les communautés chrétiennes ont très souvent créé des autorités humaines concurrentes à la Parole de Dieu. Nombre de traditions (déclarations de foi, culture d'église) ou de points de vue théologiques peuvent venir usurper l’autorité finale de l’Écriture.

  • Faire de l’obéissance complète à la Parole un principe de discipulat

L’autre clé pouvant expliquer la multiplication du nombre de disciples découle du choix qu’ont fait les premiers leaders de faire de l’obéissance à la Parole le principe de base de la formation de disciple.

Ils ont notamment été soucieux de donner aux croyants, aux églises et aux leaders émergents les moyens d'entendre Dieu leur parler directement dans sa Parole (autorité), sans intermédiaire (sacerdoce universel), en faisant confiance à l’action souveraine du Saint-Esprit pour leur révéler « la pensée de Christ » (1 Corinthiens 2 : 16).

Cette façon non religieuse d’appréhender la formation des jeunes croyants a alors favorisé une croissance équilibrée des disciples dans les trois domaines complémentaires que sont la connaissance, l’obéissance et le caractère.


C’est ce double ADN – autorité de la Parole (orthodoxie) et obéissance pratique (orthopraxie) – qui permet aujourd’hui aux mouvements de multiplication de disciples à l’œuvre dans le monde de perdurer et de s’auto-corriger, en restant fidèle aux principes bibliques, y compris en matière de discipline.

Pour reprendre une expression de Steve Smith* :

« l’autorité scripturale et l'obéissance sont ainsi les deux rives jumelles qui ont permis au mouvement de rester biblique ».

Un outil simple pour « faire grandir la Parole » : le Groupe de découverte

Le « Groupe de découverte » de la Bible est un outil simple, utilisé actuellement par des millions de formateurs de disciples dans les MMD. Il permet à des non-croyants en recherche, comme à des jeunes croyants, de recevoir dès le départ cet ADN de la multiplication.

Tu peux le découvrir sur la vidéo suivante :


Tu peux aussi te procurer le livret explicatif ICI.


Dans ta pratique actuelle de formation de disciples, quelle place réelle laisses-tu à l’autorité de la Parole pour qu’elle agisse dans ta vie et dans celle des disciples que tu formes ? 

Que pourrais-tu changer pour favoriser une formation de disciples qui soit plus intégrale ?

*Source de la citation de Steve Smith : https://2414now.net/the-riverbanks-of-a-movement-part-1/

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